Mon seul amour

Il est parti ce matin sans dire au revoir
Pas par impolitesse ni indifférence
Non plus par nostalgie ni impatience
Mais par obligation car ce jour sera noir

Je me souviens d’un corps allongé près du mien
Petit, frêle et fragile, tétant à souhait.
A la maternité, on m’a souvent laissée
Seule à m’occuper de mon petit Sébastien

Il a appris, comme tous les enfants sereins,
A courir, sauter et chanter comme un pinson
Mais il est tombé dans la spirale sans fond
Car la maladie l’a attrapé soudain

Je me souviens d’un jeune homme en rires
Goûtant la vie et les moments privilégiés,
Entre nous, à s’apprécier avec sourires
Ô ! Mon dieu que c’est délicieux d’être adorée

La fatigue a fini par peser sur son corps
Anéantissant toute espérance de vie.
Les anges et archanges l’appellent de leurs cors
L’heure est venue à dire au revoir aux amis

Il est parti ce matin sans dire au revoir
Par obligation car ce jour est le dernier
Je crie au désespoir de ne plus le revoir
Car j’ai perdu ce qu’il y a de plus sacré

Je suis triste, je pleure, j’ai bien mal au cœur
Le chagrin me vide de tout goût à la vie
Je hurle ma peine et j’ai plein de rancœur
L’impuissance me fouette et c’est ainsi

Mon esprit est torturé d’idées mortifères
Le sang me glace les veines bleuies de rage
Je suis désemparée et j’en suis désolée
D’avoir perdu cet enfant dans la fleur de l’âge

Est-ce que fuir la vie reste une bonne idée ?
Non ! L’espérance et l’amour me semblent indiqués
Pour prolonger le souvenir d’un enfant né
Qui s’est fait une place dans l’éternité

Etre une mère qui perd son enfant, ton écrit est fort bien mené dans la peine la plus cruelle qui puisse exister...

Très fort ressenti Roger...

Avec toutes mes amitiés

Gm

Le pire chagrin, à mon avis que l'on puisse vivre. Magnifique, très touchant.

tristement beau je reste sans mots amitié

Pas évident de commenter pareille souffrance, perdre son enfant, je ne sais pas si j'y survivrais...